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Holden à Santiago : qu’est ce qu’on est venu faire là ?

mercredi 12 mars 2008, écrit par Eduardo Olivares Palma

Pourquoi va-t-on enregistrer nos albums à 23 000 km de la place de la Bastille ?
Au Chili ?
Un pays même pas branché ?
Underground à souhait ?
Où les gens ne parlent même pas le français ?

A vrai dire, il y a plein de raisons à ça,
et elles sont toutes bonnes.

Mocke et Armelle à Santiago

La première, c’est que notre producteur artistique, c’est-à-dire, celui qui nous aide à réaliser nos disques -notre George Martin à nous- est le maestro Señor Coconut, alias Uwe Schmitt, et que ce monsieur aux oreilles si bien aiguisées est un Allemand qui s’est installé à Santiago il y a une dizaine d’années.

Pour Pedrolira, notre deuxième album (et le premier avec Señor Coconut à la réalisation), c’est lui qui était venu en France enregistrer avec nous,
puis nous étions repartis avec lui, Mocke et moi, faire le mixage de l’album à Santiago.

On a tout de suite compris qu’il fallait revenir travailler ici,
cette ville était vraiment trop sexy.

Par ailleurs, Holden jouit ici du statut de groupe culte depuis la sortie de l’Arrière-Monde au Chili, en 1999, qui a fait un carton -tout relatif : le disque d’or ici est à 7 500 copies vendues-, les Chiliens se sont fortement et durablement attachés à Holden, si bien qu’ici les musiciens veulent travailler avec nous, les réalisateurs veulent faire des clips pour nous, les graphistes veulent faire des affiches pour nous, les photographes veulent faire des photos de nous, les radios veulent faire des émissions avec nous, les télés itou, les promoteurs veulent gagner des sous grâce à nous... le tout avec une ferveur et une curiosité qu’on ne voit plus des masses à Paris.

Dans la foulée, la faune de jeunes artistes branchés chiliens (et il y en a un paquet) nous invite systématiquement aux fêtes les plus invraisemblables qui soient, au cours desquelles les garçons du groupe sont automatiquement entourés de jolies Chiliennes qui connaissent la discographie d’Holden par cœur... Quant à moi, quand je marche dans la rue, c’est bien simple, j’ai l’impression d’être la réincarnation de Marilyn Monroe.

Tout ça ne peut que nous donner du cœur à l’ouvrage, non ?

Sans compter que la ville est magnifique, vivante, motivante,
ainsi, tout devient excitant pour nous,
aller acheter des clopes, prendre le métro, faire une pause entre deux séances de studio, sur une terrasse ensoleillée, en buvant du pisco, tout ça est excitant.

La Cordillière est partout, il suffit de lever les yeux pour voir cette énorme chaine de montagnes ornée de neiges éternelles.
Moi, ça m’impressionne beaucoup.
Quant à Valparaiso, à deux heures de voiture d’ici, c’est tout simplement la ville la plus charismatique du monde,
et si l’album avance aussi vite que je l’espère, c’est là que j’irais passer mes derniers jour chiliens.

 Le blog d’Armelle sur liberation.fr
 Un entretien (espagnol, audio) d’Armelle Pioline avec Francochilenos (2006)