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Chili : un "pas de géant" dans la lutte contre l’impunité en matière de DDHH ?

jeudi 9 octobre 2014

Selon Amnesty International un projet de loi annoncé récemment par Michelle Bachelet prévoyant l’annulation de la loi d’amnistie qui a protégé les auteurs des violations des droits humains, représente un pas de géant dans la lutte contre l’impunité.

L’organisation humanitaire est revenue sur l’annonce le 11 septembre dernier par le gouvernement chilien de son intention d’accélérer (suma urgencia) l’annulation de la loi d’amnistie en vertu d’un projet déposé en 2006. L’urgence « extrême » a été déclarée le 23 septembre. Le 30 septembre, l’urgence « extrême » a été requalifiée en urgence « simple ».

Deux autres projets importants visant à combattre l’impunité pour les crimes commis par le passé, soumis au Congrès en 2006 et 1994, ont eux aussi été remis à l’ordre du jour.

« Pendant de nombreuses années cette loi a agi comme un bouclier protecteur, cachant de la justice les responsables de graves atteintes aux droits humains. Des victimes ont dû continuer à vivre tout en sachant que ceux qui avaient torturé et tué jouissaient de l’impunité pour leurs crimes, a déclaré Guadalupe Marengo, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International.

« L’annulation de la loi d’amnistie constituerait un pas historique pour le Chili, et la prise en main des crimes commis sous Pinochet ne serait plus très éloignée. Elle ferait en outre clairement savoir que le Chili ne protège pas les responsables de violations des droits humains », souligne la déclaration.

La loi d’amnistie adoptée en 1978 exemptait de responsabilité pénale tout individu ayant commis des violations des droits humains entre le 11 septembre 1973 et le 10 mars 1978.

D’après les chiffres officiels, plus de 3 000 personnes ont disparu ou ont été victimes d’exécutions extajudiciaires au Chili entre 1973 et 1990. Près de 40 000 personnes ont été emprisonnées pour des motifs politiques ou torturées, voire les deux.

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